Nous ne sommes que peu étonnés des chiffres avancées par l'INSEE sur la déshérence et le destin tragique des hommes et des femmes sans domicile fixe. Alors qu'en 11 ans, le nombre de SDF a augmenté de 44%, il s'avère que les 1.4 milliards d'euros dépensés dans le programme d'hébergement d'urgence est notoirement insuffisant. Il ne suffit pas d'essayer de répondre à l'urgence mais également d'avoir une réflexion en profondeur sur les raisons de la dérive de ses personnes en défiance permanente avec les pouvoirs publics et les services d'urgence. Il est plus que temps de s'interesser au processus de discrimination institutionnelle des hommes en tant que pères et des facteurs de risque (alcoolisme, dépression chronique, phobie de l'arbitraire des décisions de justice) qui les aménent à un tel suicide social. Un programme de cette envergure n'est malheureusement pas à l'ordre du jour en France. Dès 2015, notre association se tournera vers les les programmes européens afin de se donner les moyens de répérer les savoir-faire chez nos voisins et de mettre au point des stratégies de prise en charge propices au bien-être et d'éviter ainsi des prises de risque auto-destructrices.